De père en fils..
Rencontre avec Tom FRISON, récemment installé sur la ferme familiale à BEAUFORT (73) au GAEC DE LA GITTAZ
Le, aujourd’hui nommé, GAEC de la GITTAZ est une exploitation familiale qui existe depuis les années 1950, c’est alors l’arrière-grand-père de Tom qui avait l’alpage. Entré dans le GAEC depuis quelques mois, la passion de Tom pour la Tarine et son engagement dans l’exploitation familiale sont tout de suite palpable : « J’ai 22 ans, je suis issu d’une formation agricole : j’ai fait un Bac PRO CGEA à la MFR de Cruseilles. Mes différents stages m’ont permis d’acquérir une autre vision de l’élevage. Je suis allé notamment au Pays de Galles mais aussi en Alsace. Suite au départ du salarié en 2020, j’ai décidé de travailler sur la ferme familiale au début en tant que salarié aussi pendant 2 ans. Depuis avril 2022, je suis officiellement installé avec mes parents sur le GAEC. C’est une réelle passion pour moi et je ne me voyais pas faire autre chose que de reprendre le flambeau ! »
Une histoire qui s’écrit depuis des générations…
A l’époque, tout le monde avait « 5/6 vaches ». Elles étaient regroupées l’été en altitude pour faire de plus grands troupeaux. Le Beaufort était alors fabriqué en montagne. Le grand père de Tom, Henri (à gauche de la photo) était toujours en alpage et est très vite devenu berger.
Dans les années 70 et avant l’arrivée de la mécanisation, la main d’œuvre était très difficile à trouver. Henri et son beau-frère décidèrent donc de rassembler leurs deux troupeaux pour n’en faire qu’un seul gros. On compte alors environ 140 vaches.
En 1976, changement important, la première salle de traite mobile (1er prototype émis par l’INRA) arrive sur l’alpage.
Stéphane, fils d’Henri et père de Tom, s’installe à la suite de son grand-père avec ses parents et le GAEC DE LA GITTAZ voit alors le jour. Ils ont alors 60 vaches sur 300 hectares (dont 40 ha en vallée).
En 1989, ils construisent le bâtiment qui accueillera les vaches laitières l’hiver ; celui est encore fonctionnel aujourd’hui.
En 2002, Sandrine, la mère de Tom rejoint l’exploitation familiale et en 2004, ils reprennent l’alpage de la Gittaz (alpage familial) où ils y créent un accès et un chalet en 2005.
« En 2011, vient au tour de ma grand-mère de prendre sa retraite, étant encore trop jeune pour la remplacer moi-même, ce sera un salarié qui prendra sa place durant 9 ans, jusqu’en 2020 » explique Tom.
Aujourd’hui, le GAEC DE LA GITTAZ produit 300 000 L de lait par an, tous vendus à la coopérative de BEAUFORT pour la transformation en fromage. L’AOP Beaufort impose quelques contraintes, notamment celle de ne pas pouvoir mélanger le lait du matin avec le lait du soir. L’été, un camion monte chercher le lait en alpage tous les matins : il faut alors que le lait de la veille ne soit pas mélangé avec le lait du jour.
La montée en alpage s’effectue autour du 15 Juin et les vaches peuvent arpenter les montagnes entre 1600 m et 2400m d’altitude. Ils traient avec une salle de traite mobile de 4 postes.
Début juillet, les génisses et les veaux de l’année rejoignent le troupeau de façon à ce que les bâtiments puissent être vides en bas.

…tournée vers demain
Au niveau progression de la qualité du cheptel, le GAEC porte une attention toute particulière à la génétique notamment via le génotypage puisque 90% du troupeau est génotypé. Ils génotypent depuis les débuts, pour eux, « c’est participer au collectif » !
« On n’a jamais eu de doute là-dessus, quelquefois il y a des surprises plus ou moins bonnes, mais c’est la vie ! Cela nous sert également à connaître la valeur génétique de notre troupeau et ça c’est important si on veut avancer. On garde toutes nos génisses : environ 20/25 par an » continue Tom.
Toutes les femelles sont inséminées en IA race pure, aucun croisement n’est effectué. L’été un taureau AURIVA rejoint également l’alpage ; cette année c’est PABLO.
Tom et ses parents gardent toutes leurs génisses et appliquent un gros taux de renouvellement sur le troupeau : 25 par an environ. « La moyenne des lactations de nos vaches doit être de 2/3 ans » explique-t-il. « Il nous arrive d’en vendre certaines car la Tarine est demandée partout en France, l’année dernière mon père en à livrer dans le Gers ! Cela nous amène une meilleure valorisation que la viande et surtout on sait où elles vont ».

Romarin, fils de NAGOUCHI à l’offre des jeunes taureaux 2022/2023

OSMOSE, fille du taureau LINDYHOP
Les mâles quant à eux, sont vendus au marchand en général. Pour les meilleurs, ils peuvent avoir la chance de rejoindre la station AURIVA. Ca été le cas en 2020, pour le taureau ROMARIN, fils de NAGOUCHI qui est à l’offre des jeunes taureaux 2022.
Pour ce qui est des transplantations embryonnaires, le GAEC en réalise beaucoup avec l’équipe AURIVA : entre 2 et 3 vaches par an exclusivement l’hiver à la ferme.
« C’est pour nous l’occasion d’augmenter la valeur génétique et de multiplier les souches. Il nous est arrivé de vendre pas mal d’embryons suite aux TE, c’est valorisant ! »
Ils ont également participé en Mars dernier, à un chantier photo organisé par AURIVA en préparant la vache OSMOSE, fille du taureau LINDYHOP qui se confirme cette année.
Une exploitation familiale des plus actives donc et pour laquelle de nombreux projets sont à l’ordre du jour avec notamment la construction d’un nouveau bâtiment de 60 places en stabulation libre et aire raclée qui permettra à la famille FRISON d’améliorer son quotidien.