La génomique me permet de déployer une vraie stratégie de sélection technico-économique en combinant le génotypage femelle, le sexage, le croisement et la Transplantation Embryonnaire.
Changer de Cap en moins de 2 ans en introduisant et développant la race Tarine au sein d’une troupeau d’abondances et de Montbéliardes ? Pari réussi pour Mathieu grâce à génomique et aux biotechnologies : achats de femelles évaluées, évaluations génomiques des femelles du troupeau, utilisation de semences sexées et Transplantation Embryonnaire !
Comment Mathieu a-t-il vécu l’annonce de l’arrivée de la génomique en race Tarentaise? Comment gère-t-il aujourd’hui parfaitement ce nouvel outil ? Interview d’un jeune éleveur passionnément Tarin.
Cet ancien vacher de la ferme du Lycée Agricole de la Savoie à la Motte Servolex, utilise le génotypage depuis son arrivée en race Tarentaise. L’an dernier, Mathieu a génotypé 4 génisses, cette année : tous ses veaux !
MENTEUSE
Voici MENTEUSE, fille de ICONE en deuxième lactation, pleine sœur de MARLEY (taureau diffusé durant la campagne 18/19), mère à taureaux avec un fils d’ELYSEE issu de TE et rentré cette année à la Station de la Motte Servolex. Elle a déjà engendré deux filles OUPS, fille de LARGENT à 132 pts d’ISU, et RALEUSE, fille de ELYSEE à 137 pts d’ISU.
Lorsqu’on vous a annoncé l’arrivée de la génomique en race Tarentaise, qu’elle a été votre réaction ?
Aujourd’hui, que pensez-vous de la génomique ? Comment travaillez-vous une fois les index de vos femelles connus ?
J’étais salarié sur la ferme du Lycée et déjà membre de la Commission Génétique qui a acté cette arrivée. Nous avons beaucoup échangé sur ce sujet avec mon collègue Thierry : notre réaction était mitigée.
Sur le volet mâle, nous l’attendions avec impatience car elle permettait l’augmentation des Coefficients de Détermination des index. Cela nous permettait de travailler plus sereinement sur la sélection et l’utilisation des nouveaux taureaux. Grâce ce gain de CD, la génomique débloquait également l’accès à la semence sexée.
Sur le volet femelle, nous étions beaucoup plus méfiants. Pour lever nos doutes, nous avons testé les premiers génotypages au Lycée sur des souches confirmées et connues. Les résultats concluants des génotypages, ont rapidement dissipés notre méfiance. A mon départ du Lycée, la quasi-totalité des génisses étaient génotypées.
La génomique est une grande avancée en particulier sur les index fonctionnels comme la Reproduction et la Santé Mamelle.
La génomique me permet de déployer une vraie stratégie de sélection technico-économique en combinant le génotypage femelle, le sexage, le croisement et la Transplantation Embryonnaire. Le génotypage femelle me permet de connaitre plus précisément la valeur génétique de mes achats, de trier les donneuses d’embryons, les receveuses, les animaux sur lesquels utiliser de la semence sexée ou de la génétique croisement.
Que pensez-vous des premières filles de jeunes taureaux qui ont vêlé ?
Quel est votre pourcentage d’utilisation des jeunes taureaux dans votre élevage ?
Dans l’ensemble, je constate que les lots des primipares issues de jeunes taureaux sont plus homogènes que ceux qui étaient obtenus avec le système du testage. Les valeurs annoncées pour les jeunes taureaux se confirment bien sur leurs filles.
Au lancement de la gamme, j’utilisais 30% de jeunes taureaux. Les résultats étant au rendez-vous, aujourd’hui, je suis à 95% d’utilisation !
Pour Mathieu ROUX, l’aventure débute en 2018 !
Il reprend une exploitation agricole et la gestion d’un troupeau de femelles Abondances et Montbéliardes à Bellecombe-en-Bauges (73). Passionné par la race Tarentaise dont il apprécie particulièrement sa rusticité, Mathieu souhaite élever un troupeau principalement composé de Tarentaises.
Pour introduire la race Tarentaise au sein de son troupeau, Mathieu a acheté des femelles et a eu recours à l’utilisation du génotypage, de semences sexées et à la Transplantation Embryonnaire. Pari réussi ! Aujourd’hui, son exploitation compte 50 vaches laitières : 50% de Tarentaises, 25% d’Abondances et 25% de Montbéliardes.
Mathieu fournit 250 000 litres de lait par an à la coopérative laitière de Lescheraines. Cette fruitière en gestion directe produit principalement de la Tome des Bauges AOP et du Margériaz (fromage à pâtes pressées cuites). Conformément au cahier des charges de l’AOP, ses animaux pâturent du mois d’avril au mois de novembre. L’hiver, la ration de base distribuée à ses animaux est composée uniquement de fourrages, produits principalement dans la zone géographique du massif des Bauges.
Ce passionné de génétique est très investi dans l’organisme de sélection CAP Tarentaise. Mathieu est membre de la commission génétique depuis plusieurs années.
