Transplantation embryonnaire : comment le GAEC Les Délices Savoyards démultiplie ses meilleures souches ?
Crée en 2010, le GAEC des Délices Savoyards qui compte aujourd’hui 3 associés et 2 salariés à temps plein, mise sur la Transplantation Embryonnaire et le génotypage pour un renouvellement optimum de leur troupeau. Les premiers mois de 2021 ont été l’occasion de continuer à développer cette stratégie. Zoom sur leur histoire.
Alors qu’une de leur « bonne » Tarine se casse la patte en 2011, les associés souhaitent faire perdurer son potentiel génétique. ils décident de réaliser la première TE de l’histoire du GAEC. Même si celle-ci se solde par un échec, ils renouvellent toutefois l’expérience en 2015 avec deux Adondances, AMANDA et ELLIA, en collecte privée. Avec 7 embryons produits chacune, AMANDA donne naissance à 4 femelles et ELLIA a 3 mâles et 1 femelle.

Satisfaits des résultats, ils réitèrent l’opération en 2018 sur 4 vaches :
JALLIEU (TA) : 12 embryons collectés et naissance du taureau Tarin ODELICE
FRISETTE (TA) : 12 embryons dont 8 bons
VOUSTISSE (AB) : 20 embryons collectés dont 9 remis en frais avec JOLICORPS : naissance de 4 filles qui ont été génotypées et dont la meilleure intégrera le schéma.
GODILLE (AB) : 11 embryons collectés lors d’une 1ère TE en 2018 avec 3 filles nées et 13 embryons sur une 2ème TE en 2021 avec 4 remis en frais.
Pour Guillaume « il ne faut pas s’arrêter sur un échec, une Transplantation Embryonnaire c’est en moyenne 6 embryons, certaines fois il y en aura plus, d’autres fois moins ! ». Début janvier, c’est NOSTALGIE qui a été collectée. Numéro 1 des filles du taureau JAGER, elle a été repérée grâce au génotypage : « nous voulions garder de la génétique sur cette souche, d’où le choix de la TE » continue l’éleveur.


Sur cette collecte, 10 embryons ont été produits avec le taureau ORGE et tous remis « en frais » sur des génisses et des vaches de l’exploitation, pour finalement aboutir à 7 gestations confirmées par échographie le 1er mars 2021.
Toutes les femelles qui naîtront de ces embryons sont destinées au renouvellement du cheptel tandis que certains mâles iront peut-être intégrer La Motte Servolex pour figurer ensuite à l’offre génétique. « La TE s’est bien passée, nous avons eu un très bon échange avec l’équipe ! Ils nous accordent vraiment du temps aussi bien avant, le jour J et après ».
En effet, Pierre et Franck, techniciens TE AURIVA assurent les gestes techniques mais aussi le conseil, l’accompagnement et la mise d’un protocole sanitaire adapté. Pour effectuer une Transplantation Embryonnaire de bonne qualité et obtenir un bon nombre d’embryons viables qui donneront les futures génisses de renouvellement du troupeau, un certain nombre de conditions sont requises : « il faut être rigoureux dans le protocole sanitaire, veillez à avoir une bonne organisation et à être vigilant à l’environnement des animaux ! Il faut également avoir une ration alimentaire calée et ne pas faire une TE dans une période de stress » ajoute l’un des associés. « La 1ère TE est souvent la plus compliquée car cela fait beaucoup de nouvelles choses à mettre en place, et il y a beaucoup de produits à utiliser. Pierre et/ou Franck restent disponibles si nous avons la moindre question. Ensuite, tout devient plus facile, on s’habitue ».

En génotypant l’ensemble des animaux pour guider leur renouvellement, leur objectif est de continuer à faire 1 à 2 collectes par an sur les meilleures femelles du cheptel. Leur conseil pour un éleveur qui souhaiterait expérimenter la TE sans avoir encore franchit le cap : « Il ne faut ne pas avoir peur de faire minimum 2 femelles à chaque intervention, ça limite les risques de n’avoir aucun embryon produit et en plus ça limite les coûts ! Et surtout, il ne faut pas s’arrêter à un échec. Si nous nous étions arrêtés à l’échec rencontré en 2011, nous n’aurions jamais eu 10 embryons cette année sur NOSTALGIE ! La génétique ce n’est pas une science pure, mais si on travaille comme il faut, on peut arriver à en faire de belles choses ! »
Pour les éleveurs qui ne souhaiteraient pas s’occuper du protocole sanitaire, de l’entretien de la génisse… une alternative est possible avec la station AURIVA de DENGUIN. Les génisses y sont préparées, surveillées par une équipe de professionnel de la TE et des biotechnologies pour enfin être collectées et renvoyées en ferme gestantes : une vraie opportunité pour travailler ses souches de vaches sans les contraintes en ferme. Pour plus de détails et d’informations, contactez Yves DUNAND, votre technicien Abondance AURIVA-Elevage, qui répondra à toutes vos questions.