GAEC DES ABATTUS
Le GAEC LES ABATTUS est une exploitation familiale située sur les communes de Nozières et de Désaignes en Ardèche (750 m d’altitude).
Au commencement, le père de Jacques, Marc et Dominique s’est installé dans les années 1940 et c’est dans les années 60 que les premières vaches Tarines sont arrivées sur l’exploitation.
Jacques fut le 1er à s’installer sur une exploitation voisine, puis Marc a rapidement suivi son frère en reprenant les bâtiments de la ferme familiale en 1978. En 1982, ils décidèrent de s’associer et de créer un GAEC avec un troupeau mixte (Montbéliardes, Abondances, Tarine et deux troupeaux de chèvres mis en commun), en regroupant les deux exploitations et en construisant une stabulation de 30 places destinée à accueillir les vaches.
Malheureusement, en 1982, la tuberculose frappa tout le troupeau. Ils se retrouvèrent alors contraints de vendre toutes les vaches.
Ils rachetèrent alors uniquement des génisses Tarines prêtes à vêler au groupement, ainsi que des petites génisses chez quelques éleveurs voisins.
Le choix de la race n’a pas été fait au hasard, en effet l’éleveur nous explique qu’ « elles sont parfaitement adaptées au milieu, ce sont de très bonnes marcheuses, elles sont rustiques et ont une grande capacité d’adaptation ; c’est tout ce qu’il nous fallait ».
Frise Chronologique qui reprend l’ensemble des évènements marquants

Le GAEC était alors composé de 23 vaches laitières et de 100 chèvres (40 qui était à Jacques et 60 à Marc)
Toutes les génisses qui allaient naître seraient gardées comme femelles de renouvellement afin d’agrandir le troupeau d’année en année
Jacques a pris sa retraite en 2008 et c’est Dominique, son deuxième frère, qui l’a remplacé. Quatre ans plus tard, les éleveurs se voient dans l’obligation de stopper l’élevage des chèvres : une des associées quitte le GAEC et le troupeau est également touché par un problème sanitaire (paratuberculose). A la suite de cet évènement, un atelier génisse est mis en place dans l’ancien bâtiment des chèvres, où 20 à 30 génisses sont achetées (1 mois) et sont élevées jusqu’au vêlage, l’IA étant à la charge des éleveurs.
Dans les années qui suivent, l’exploitation se lance dans l’élevage de veaux gras (élevés sous les mères) et commercialise ses produits sous forme de colis et dans un magasin de producteurs. Il y a alors une baisse progressive des vaches laitières, qui sont peu à peu remplacées par un troupeau d’Aubrac de 30 femelles.
L’année 2018 a été marquée par le départ en retraite de Marc. Le GAEC devient alors une EARL, dirigée par Dominique uniquement.
Cette exploitation a connu au fil des années, une grande évolution. Cependant, elle a su conserver ses principaux objectifs de sélection ; à savoir : la mamelle, le lait et surtout les aplombs. « Avoir des vaches qui font du lait, c’est bien, mais des vaches en bonne santé et avec des bons pieds c’est encore mieux ! » rajoute Marc.
De plus, des embryons sont installés depuis 1985, et les Mères à Taureaux (MAT) ont été collectées à plusieurs reprises. Depuis 2018, des doses sexées ont été mises en place surtout sur les génisses.
Au GAEC LES ABATTUS, on retrouve principalement une souche de vache (ROSETTE) qui aura laissé derrière elle de superbes descendances et notamment l’entrée en centre de production de 3 taureaux.
Voici les principales souches de l’élevage :
- 1er taureau à être au catalogue AURIVA : HASARD
ROSETTE est une rescapée de la tuberculose, alors qu’elle était encore génisse. Sa mère quant à elle n’avait pas pu être sauvée.
Sa première fille UPETTE, « costaude et profonde » selon Marc. Elle a été évaluée génétiquement et à la création de l’ISU, elle a un index de synthèse à 128.
« C’est une souche qui a toujours eu du lait, ce sont des bonnes vaches, qui marchent bien ».
En 1992, elle vêle de HASARD, un veau issu d’une précédente TE avec ASTERIX. HASARD est un taureau qui s’est confirmé au catalogue AURIVA mais qui a été retiré puisqu’il y avait des problèmes de mamelles sur ses descendances.


- 2ème taureau à être au catalogue AURIVA : CIGAL
« BICHE est une très bonne vache, elle a du lait, mais des soucis de mamelle ce qui fait qu’elle n’a jamais été qualifiée dans le schéma de sélection Tarin» nous confie Marc. Elle a donné 4 filles, dont JASMINE née en 1994, qui est devenue mère à taureaux en 1999. Elle a été typée à 125 d’ISU, et a produit en moyenne 6000 L de lait/an.
Pour Marc et son frère : « c’est une vrai Tarine : vive et très solide, avec des très bons aplombs ! Elle a gagné beaucoup de concours ». Collectée avec JESUS, elle a produit 28 embryons dont 17 bons. JAMINE a également rentré 3 mâles en station ! 1 seul est sorti au catalogue AURIVA : CIGAL.
- 3ème taureau à avoir été au catalogue des Jeunes Taureaux et qui attend sa confirmation : NOZIERES
L’élevage comporte une 5ème vache très intéressante, FIDELE. Elle a été génotypée à 117 points d’ISU, c’est une vache complète et de grande taille. « Tout le monde la voulait ! Elle a fait Paris 2 fois, et Cournon des dizaines de fois ! ajoute l’éleveur. FIDELE a été collectée 2 fois (LYCEEN et COUPET) et a été qualifiée mère à taureaux en 2015. Elle a eu NOZIERES en janvier 2017, qui est apparu en tant que jeune taureau dans le catalogue AURIVA et qui attend sa confirmation.

Par ailleurs, suite au départ en retraite de Marc, le troupeau laitier a diminué petit à petit.
Les vaches ont toutes été vendues à des éleveurs passionnés par la race ; on en retrouve en Haute-Loire, en Savoie, en Haute Savoie et dans le Puy de Dôme.
Aujourd’hui il reste seulement 6 vaches qui nourrissent les veaux gras, un lot de 15 génisses pleines qui va partir cet automne et un autre lot de 15 génisses à faire inséminées pour l’année prochaine.
Dominique va prendre sa retraite à la fin de l’année 2021, ainsi, concernant l’avenir de l’exploitation, c’est une famille de berger qui va reprendre les 125 ha en location dès janvier 2022. Ils y placeront des brebis bouchères et un troupeau de brebis laitières (environ 300 évolutif) dans le but de transformer le lait produit.
Un grand merci aux éleveurs pour le travail accompli durant toutes ces années et leur contribution au schéma de sélection de la race Tarine !